Linguiste, historien, ethnologue, photographe et écrivain.

Félix Arnaudin est le premier à documenter l’ethnographie de la Haute-Lande. Il s’illustre ainsi dans l’étude des traditions populaires de ce pays des Landes de Gascogne, alors en pleine mutation économique et sociale. Son travail porte sur le recueil de proverbes, contes et chants en gascon, sur la photographie de paysages, habitats, bergers et paysans Landais. Il consacre ainsi sa vie à sauver cet héritage de l’oubli.

Simon Arnaudin dit Félix Arnaudin, né le 30 mai 1844 à Labouheyre (Landes) et mort le 6 décembre 1921 dans la même commune, issu d’une famille de propriétaires terriens, il vit des revenus de quelques métairies. Sa formation au collège de Mont-de-Marsan constitue les fondements d’une érudition précieuse à son œuvre.

Pour donner suite à la loi de 1857, imposant l’ensemencement en résineux (les pins des Landes) de milliers d’hectares par Napoléon III afin d’assainir les terres marécageuses et à l’aube de cette nouvelle société qui voit le nombre d’échassiers Landais s’amenuiser et le chemin de fer traverser sa ville natale, Félix Arnaudin est inquiet.

Soucieux de conserver le souvenir des traditions de son cher pays, il s’engage, à l’âge de trente ans, dans une quête à laquelle il consacre sa vie entière : collecter tout ce qui constitue la culture des Landes de son enfance.

Malgré les moqueries de ses contemporains, qui le surnomme Lou Pec, “l’idiot” en Gascon, il sillonne le territoire landais dans le but d’étudier et de recenser les traditions et les habitudes de vie de la population locale. Une étude ethnographique qu’il réalise avec la rigueur propre à toute chercheur scientifique, muni de questionnaires et de son attirail photographique.

Il réalise en pionnier une description par la photographie de la Haute Lande et de ses aspects remarquables. Le résultat est une œuvre unique par son ampleur (2700 plaques de verre, conservées au musée d’Aquitaine de Bordeaux) et par sa diversité, à travers laquelle il se révèle comme un grand opérateur artistique et un observateur rigoureux.

Créée en 2001, la Maison de la Photographie des Landes est la propriété de la Ville de Labouheyre, qui a souhaité en faire un lieu consacré à la création photographique et à sa diffusion dans les Landes et en Nouvelle-Aquitaine.

En plus de mettre en valeur des œuvres photographiques de Félix Arnaudin, la Maison a pour mission, par la photographie, de témoigner auprès d’un large public, des rapports que l’homme entretient avec son territoire, ainsi que la transformation des activités et des rapports sociaux qui en résultent.