René Maran
Article mis en ligne le 28 mai 2023

par Eric
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René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau amenant ses parents de la Guyane à la Martinique. Ceux-ci l’emmènent en 1894 au Gabon, où son père doit occuper un poste dans l’administration coloniale. Lorsqu’il a 7 ans, ils le mettent en pension en 1894 au « petit lycée » (classes primaires) de Talence (Gironde). Puis il devient élève au lycée de Bordeaux, où il découvre Marc Aurèle avec son professeur de latin. Il côtoie Félix Éboué, son ainé de trois ans, arrivé à Bordeaux en 1901.

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Le 18 juillet 1905, il obtient la première partie du baccalauréat. Il n’est pas établi qu’il ait réussi la deuxième partie ni qu’il ait pu faire des études de droit à Bordeaux où il reste jusqu’en 1909, date à laquelle il part pour les colonies pour y occuper un emploi administratif subalterne, faute d’être passé par l’École coloniale. Il publie déjà à cette date dans la revue lilloise de Léon Bocquet, "Le Beffroi".

En 1912, il entre dans l’administration coloniale. Il est affecté comme agent de police en Oubangui-Chari (Afrique Equatoriale Française). Souvent en conflit avec son administration, il est de plus en plus mal noté, considéré comme susceptible et procédurier. De retour à Paris en 1919, il repart pour la région du Lac Tchad en 1921. C’est là qu’il apprend avoir été consacré par le prix Goncourt à la fin de l’année 1921 pour son roman « Batouala ». Il devient alors le premier écrivain français noir à recevoir ce prix.

Le roman est écrit en Afrique et décrit la vie d’un village africain du point de vue du chef éponyme, encouragé par son ami Philéas Lebesgue qu’il vient rencontrer à Beauvais dès 1915. Dans la préface, René Maran dénonce certains aspects de la colonisation, ce qui entraîne des controverses et lui vaut des inimitiés.

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En 1923, il démissionne de l’administration et décide de vivre de sa plume. La carrière d’administrateur colonial continuera d’inspirer l’écrivain qu’il est devenu. Le protagoniste principal du roman publié en 1947 « Un homme comme les autres » est par exemple un Martiniquais ayant fait ses études à Bordeaux avant de devenir administrateur colonial.

Il met fin à sa carrière coloniale quelques années plus tard et continue celles d’écrivain et de journaliste littéraire et de radio à Paris où il résidera dorénavant. Dans son œuvre romanesque inspirée par l’Afrique, il lui arrive de montrer les rapports parfois difficiles entre noirs et blancs, notamment le poids du racisme imposé par les institutions coloniales.

Souvent écrivain animalier, il dénonce la cruauté des hommes envers les animaux. Très attaché à la France, patriote en dépit de certains griefs qu’il exprime dans sa très belle correspondance avec Philéas Lebesgue, il écrit des biographies qui retracent la vie de « grands Français », notamment de ceux qui ont découvert les terres du futur empire français. Dans sa correspondance, il cite souvent les trois plus grands amis qu’il admire : Félix Éboué, Philéas Lebesgue et Manoel Gahisto.

René Maran meurt à Paris le 9 mai 1960. Il est inhumé à Paris au cimetière de Montparnasse.

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